L’infiniment grand et l’infiniment petit sont les limites naturelles de la perception humaine. Bien que situés aux extrêmes opposés en termes de taille, les deux concepts sont reliés par le fait qu’ils représentent les frontières de la recherche scientifique et par l’aspiration qu’un jour les phénomènes au sein de ces deux domaines seront décrits par une théorie universelle des interactions fondamentales. En même temps, lorsqu’ils apparaissent ensemble dans le titre d’une publication scientifique, d’un événement ou même d’une institution (comme le “Laboratoire de Physique de 2 Infinis Irène Joliot-Curie”), les deux extrêmes recouvrent un large éventail de sujets scientifiques qui sont explorés par la communauté des chercheurs. Tel est le propos d’un livre récemment publié par l’IN2P3, intitulé «Etonnants Infinis», sous la direction de Ursula Bassler. La présentation de l’ouvrage sur la page web de l’IN2P3 explique qu’ « en trente courts chapitres abondamment illustrés, cet ouvrage rend compte de ce que l’on sait déjà comme de ce que l’on cherche encore » sur des sujets allant du Cosmos (présent et passé) aux particules élémentaires et les théories décrivant la matière, antimatière, noyaux.
L’exploration de la limite, bien que non infinie, en nombre atomique du tableau périodique des éléments est un des enjeux de la physique atomique et nucléaire. Et, de nos jours, la création et l’étude des éléments les plus lourds dessinent un champ, une discipline presque à part entière, de la physique nucléaire, une recherche « pilote » menée auprès des accélérateurs, où les isotopes des éléments dits superlourds sont synthétisés à des taux vraiment infimes. Un aperçu de ce domaine fascinant, de son histoire et de ses enjeux actuels est donné dans le chapitre des « Etonnants Infinis » intitulé « Ce numéro n’est pas encore attribué », écrit par Araceli Lopez-Martens du Pôle Nucléaire de l’IJCLab. Récemment, à l’occasion de la Journée internationale des femmes et des filles de science, notre collègue a également été interviewée par l’IN2P3 au sujet de son travail. Un extrait de l’interview est accessible ici.